Mythes sur le trafic sexuel

Une grande partie de l’objectif de BridgeNorth est l’éducation du public sur le sujet de la traite des personnes et de l’exploitation sexuelle. La seule façon de mettre fin à l’exploitation sexuelle au Canada est d’éduquer le plus de gens possible pour qu’ils sachent à quel point elle est vraiment nuisible, non seulement pour les femmes et les filles qui en sont victimes, mais pour toute notre société. Comme pour de nombreuses formes d’abus et d’exploitation, le sujet du trafic sexuel est entouré de mythes. Il est important de clarifier certains de ces mythes courants afin de poursuivre notre mission d’éducation du public afin que davantage de Canadiens soient équipés pour prévenir, identifier et combattre le trafic sexuel.

Mythe : les trafiquants sexuels ciblent généralement des étrangers.
Réalité : construire une relation avec quelqu'un et essayer d'établir la confiance est la tactique la plus couramment utilisée par les trafiquants d'êtres humains pour exploiter leurs victimes. Le plus souvent, les victimes sont entraînées dans la traite par quelqu'un qu'elles connaissent : un partenaire ancien ou actuel, un membre de la famille, un collègue, un ami ou un patron. Les agresseurs font souvent semblant d'être amoureux d'une victime potentielle pour prendre le contrôle d'elle ou peuvent lui offrir un travail apparemment légitime. Les trafiquants d'êtres humains peuvent également cibler des étrangers et utiliser des méthodes qui peuvent inclure l'intimation, la manipulation, les offres d'emploi, etc.

Mythe : le trafic sexuel commence généralement en personne et est toujours violent.
Réalité : la traite sexuelle est souvent décrite comme commençant par un acte violent comme un enlèvement alors qu'en réalité, les premières étapes de la traite sont souvent non violentes, apparemment inoffensives mais insidieuses. Par exemple, le trafic sexuel peut souvent commencer sur les réseaux sociaux, et le trafiquant commencera sa relation avec sa cible de manière amicale. Ils rencontrent des victimes potentielles dans des salons de discussion et sur des plateformes comme Houseparty, TikTok, Instagram et Facebook, et peuvent même prétendre avoir l'âge de la victime pour engager la conversation avec elle. Une « amitié » se développe et le processus de leurre est en cours sans même que la victime le sache. Avec l'essor d'Internet et la présence de jeunes non surveillés sur les plateformes sociales, les trafiquants sexuels utilisent plus que jamais la technologie numérique pour rencontrer et préparer des victimes potentielles.

Mythe : la plupart des victimes de la traite des personnes au Canada viennent d'autres pays.
Réalité : plus de 90 % des victimes de la traite des personnes au Canada sont des citoyennes canadiennes. La plupart des cas de traite de personnes au Canada impliquent des contrevenants canadiens et des victimes canadiennes.

Mythe : le trafic sexuel n'arrive qu'aux jeunes opprimées.
Réalité : l'exploitation et la traite sexuelles peuvent toucher (et touchent effectivement) n'importe quel jeune, peu importe son âge, ses capacités, son origine ethnique, son sexe, sa religion, le revenu ou la classe sociale de sa famille ou son orientation sexuelle.

Mythe : les trafiquants et les exploiteurs sont toujours des hommes adultes.
Réalité : alors que beaucoup d'entre eux sont des hommes adultes, il y a eu de nombreux cas d'exploiteurs et de trafiquants qui étaient des femmes (en particulier des femmes exploitant des femmes plus jeunes), ainsi que des incidences croissantes d'exploitation entre pairs.

Mythe : le trafic sexuel est généralement un incident ponctuel
Réalité : le trafic sexuel et l'exploitation sexuelle sont un cycle continu de violence physique, émotionnelle et psychologique. Les exploiteurs mettent souvent plusieurs mois (même jusqu'à un an ou deux) pour établir une relation avec une victime et la préparer avant que l'agresseur ne commence à exploiter la victime. Les victimes sont souvent trafiquées ou exploitées pendant des mois ou des années.

Mythe : le trafic sexuel n'arrive qu'aux personnes qui consomment de la drogue ou qui présentent d'autres facteurs de risque élevés.
Réalité : bien que certaines personnes puissent être identifiées comme étant à risque, il existe également des cas où aucun facteur de risque connu n'est présent. Dans ces cas, les trafiquants ciblent souvent des personnes très jeunes et peuvent instaurer la confiance pendant une période de « préparation » avant le début de l'exploitation.

Mythe : vous ne voyez jamais votre famille lorsque vous êtes victime de la traite
Réalité : les survivantes rapportent que, dans certains cas, elles vivaient en fait à la maison avec leurs parents pendant qu'elles étaient victimes de la traite. Il y a parfois des déplacements d'une ville à l'autre, mais pas toujours. Certaines survivantes rapportent même qu'elles continuaient d'aller à l'école tout en étant victimes de la traite pour entretenir l'illusion que tout allait bien. Alors que la plupart des trafiquants essaient d'isoler leurs victimes des relations de soutien, comme la famille et les amis, les victimes peuvent encore voir leur famille pendant cette période.

Mythe : il est facile de sortir ou de s'extirper du trafic sexuel
Réalité : la plupart des personnes victimes de la traite sont contrôlées et surveillées en permanence et n'ont pas la possibilité de demander de l'aide. D'autres peuvent ne pas réaliser ou reconnaître ce qui leur arrive ou que c'est un crime. La plupart des victimes d'abus, d'exploitation sexuelle et de trafic sexuel ne s'identifient pas à ces termes ou crimes. Dans la plupart des cas, les victimes peuvent trop craindre leur trafiquant ou même les forces de l'ordre pour risquer de demander de l'aide. Les trafiquants peuvent également menacer leurs victimes de nouveaux abus, d'humiliations ou d'impliquer des amis ou des membres de la famille s'ils essaient de dire à qui que ce soit ce qui se passe. Les victimes peuvent également être manipulées pour leur faire croire que leur trafiquant est la seule personne qui se soucie d'elles.

De projet Polaris [Uniquement disponible en anglais]:

Mythe : les personnes en situation de traite active veulent toujours de l'aide pour sortir.
Réalité : chaque situation de traite est unique et l'auto-identification en tant que victime ou survivante de la traite se produit le long d'un continuum. La peur, l'isolement, la culpabilité, la honte, la loyauté mal placée et la manipulation experte sont parmi les nombreux facteurs qui peuvent empêcher une personne de demander de l'aide ou de s'identifier comme victime.

Mythe : la traite des êtres humains ne se produit que dans les industries illégales ou clandestines.
Réalité : la traite des êtres humains se déroule à la vue de tous dans diverses industries et dans les hôtels, les condominiums et les entreprises légitimes de tous les jours. Des cas de traite de personnes en Ontario ont été signalés et poursuivis dans des secteurs tels que les services de massage, les salons de massage corporel, les services de santé holistiques, les restaurants, les services de nettoyage, la construction, les usines, etc.

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